Burn out

QUE S’EST-IL PASSÉ ?

Tu as remarqué peut-être sur Instagram, je change beaucoup de choses dans mon quotidien. J’en ai parlé à demi-mots, l’été fut compliqué. Le confinement a mis en stand by une grande partie des projets en cours. Si vous ne le savez pas encore j’ai une agence de communication en parallèle de mon activité sur Instagram et le blog. Alors que s’est-il passé ? Et bien suite au déconfinement une vague gigantesque de travail est venue s’abattre sur moi. Les clients de mars / avril se sont ajoutés à ceux de mai, puis juin, puis juillet. Aujourd’hui avec un peu de recul je ne sais pas comment j’ai fait. Mon burn-out je vous en parle.

Fin juillet, je suis dans ma voiture, ma fille est derrière. Je roule, quand soudain Camille me demande

« maman, on va où ? C’est quand qu’on arrive ? ».

Je réalise que je ne sais pas où je vais … Et que je suis incapable de lui répondre. Je ne sais plus.

Je n’en parle à personne. Et du jour au lendemain je ne réponds plus à mes mails, ni au téléphone. L’épuisement me tombe d’un coup dessus. Cela fait un an que je dors 4 à 5 heures en moyenne par nuit. Je suis stimulée professionnellement en permanence, depuis quelques mois je n’arrive plus à mener à bien mes envies. Je suis incapable d’aller pleinement bien. Le burn-out j’y pense mais dans mon esprit c’est impossible car je suis passionnée par ce que je fais professionnellement.

MODE PILOTE AUTOMATIQUE

Cette année je ne me suis pas écoutée, j’ai foncé et cela m’a porté préjudice. Je voulais être partout, mais finalement je n’étais nulle part. Mon rythme de vie était très intense. En parallèle je suis suivie par mon médecin pour un souci de santé, il me conseille de prendre des vacances. Oui mais comment je fais avec mes clients ? Comment je fais toute seule ? Je dis quoi ?
Depuis quelques mois j’étais en pilote automatique, je n’avais pas la force de me projeter dans mes journées, je faisais les choses de manière très mécanique. J’étais sous l’eau. Même fatiguée, il m’était impossible de dormir. Et quand je dormais une idée sur un dossier me sortait régulièrement du sommeil.

STOP

Je suis partie. J’ai fui je l’avoue. Sur un coup de tête j’ai rejoins Elyssa et Coralie en Corse. De toute manière je n’étais plus productive alors autant lâcher prise complètement. 6 mois de travail à la maison à gérer vie pro et vie perso. J’ai vu cette opportunité comme un moyen de reprendre mon souffle.

Le regard des autres
Je n’en ai pas forcément parlé autour de moi. En tout cas pas dans les détails, pourquoi ? Par peur de ne pas être prise au sérieuse, tout simplement. Je ne me sentais pas légitime dans cet état. Parce que le Burn-out c’est un peu le mot facilement placé par-ci par là que j’associais involontairement à de la fragilité. Dans ma tête je vivais une charge mentale excessive point final, il fallait que je  me repose et hop c’est reparti !
Je fais un travail dit « passion ». Je gère mon emploi du temps, mes clients. J’ai un confort de vie qui est top, mais de quoi je peux bien me plaindre ? En parler sur Instagram ? Encore moins, je ne comprenais même pas mon état !! J’en avais un peu honte.

MON AMIE LA CULPABILITÉ


Mais bien sûr, il faut qu’elle s’invite partout celle-ci. La fameuse culpabilité. Pendant ma semaine en Corse elle m’a laissé relativement en paix, mais une fois rentrée à la maison … Je me disais « travaille un peu, parce que le jour ou tu vas reprendre, tu es seule sur le navire et tu vas sentir la deuxième vague ». La culpabilité de ne pas travailler, c’était pour moi accepter cet état de non énergie. Moins j’en faisais, moins j’avais envie d’en faire. Au point que nous sommes parties en vacances en famille en Vendée, c’est mon conjoint qui a géré. Je ne pouvais rien anticiper, rien prévoir, rien organiser. Ma tête ne voulait plus.

COMPRENDRE

J’ai compris à ce moment là que cette fatigue ne venait pas d’une charge mentale due au travail. Je ressentais une alerte de l’intérieur bien plus profonde. J’étais deux personnes. Vu comme ça c’est très étrange mais avec un minimum de recul c’est l’image qui décrit le mieux mon état à ce moment précis. Il y avait la personne que tout le monde voyait de l’extérieur, en mode automatique et celle qui était coincé à l’intérieur dans un bordel monstrueux de pensées qui n’arrivaient pas à s’organiser. C’est très déstabilisant de ne pas lier une action à sa pensée.

Je suis intimement persuadée que le burn-out n’est pas dû à l’extérieur (boulot, gens, vie de parent . Ce sont pour moi des conséquences…). Oui j’avais une pression au boulot, dans la vie de famille. Je ne séparais plus la vie perso et la vie pro. Pression du chiffre d’affaires, la peur de ne plus avoir de client, la situation sanitaire. La pression parentale d’être toujours au top et à l’écoute … Penser que tout vient de là, c’est se voiler la face un peu. Ou ne pas voir le soucis dans sa globalité. Le burn-out va plus loin que toutes les circonstances extérieures. Cette pression que je ressentais venant du travail ou des autres c’est moi même qui me l’infligeais. Votre environnement extérieur est neutre finalement c’est vous qui décidez de l’interpréter avec vos émotions.

Le pire conseil que l’on peut donner à quelqu’un qui va faire ou qui fait un burn-out c’est l’arrêt total de toutes activités pro ou perso. Le repos oui, mais pas se mettre en état d’inactivité. C’est le changement de perspective qu’il faut envisager.

Du changement. Il fallait que je vois ma vie autrement et pour cela je suis passée et je passe encore différentes étapes. Quelles sont mes valeurs, quelles sont mes envies, vers où je veux aller. Quelle maman je veux être, quelle entrepreneur je veux devenir, quelle personne je suis au plus profond.

2019 a éteint cette petite flamme qui apportait du pétillant dans ma vie.

COMMENT JE FAIS POUR ALLER MIEUX ?


Structurer ma pensée
C’est le gros chantier. J’ai vraiment beaucoup d’idées qui m’arrivent dans une journée. Je les note toutes, sans exception. Mais avant de vouloir les faire je m’accorde le temps de prendre du recul. Pour ne pas griller mon énergie et mon temps sur une idée qui n’aboutira pas ou qui n’est pas dans l’immédiat faisable.

Changer mes habitudes
Et me donner des cadres. Je m’accorde aujourd’hui plus de temps pour moi et pour cela j’ai mis en place une organisation structurée. J’ai changé ma routine de travail, ma manière de partager sur Instagram. De collaborer avec les marques, je ne travaille plus le week-end et le mercredi. J’ai changé et trié mon appartement.

Trier mes relations
Ça été le gros chantier. Aussi bien sur le pro que sur le perso. Cela fera peut-être l’objet d’un autre article un jour, car c’est pour moi une chose difficile à faire. Je crois profondément à l’humain, mais les réseaux sociaux (entre autres) nous rapproche dans le partage mais nous éloigne quand à l’initiative de prendre réellement des nouvelles les uns des autres.

Nouvelle vision du temps
Et des priorités. « J’ai le temps, et il n’y a pas d’urgence immédiate ». j’ai compris que l’urgence c’est nous qui nous la fixons. Je travaille en ce moment par exemple sur mon temps de repos le soir. Typiquement je suis du genre à me poser devant la télé et à prendre ma tablette pour faire deux ou trois bricoles clients peinarde devant mon programme. Aujourd’hui je bataille sévère contre cette mauvaise habitude. Après l’heure ce n’est plus l’heure.

AUJOURD’HUI

À chaque instant, je suis seule responsable de mon état d’esprit. Le repos ne va pas régler mon souci en profondeur. J’ai décidé de changer ma vision des choses. J’ai changé mon cadre, aujourd’hui je le choisis. Ce que je fais a du sens pour moi. J’ai la liberté de voir autrement. Et chaque matin je me pose la question suivante : qu’est ce que j’ai réellement envie de faire ?

Le burn-out, le mal du siècle. Jamais je n’aurais pensé plonger dedans ! Il m’a fallu 7 mois pour le réaliser et aujourd’hui je me dis que c’est la chose la plus positive qui me soit tombée dessus. Ne vois aucune ironie dans cette phrase. La remise en question est totale, je me sens vraiment grandi. C’est une très belle leçon de vie. Ce n’est pas la plus facile, c’est même encore parfois difficile aujourd’hui’ et je me sens souvent fragile. C’est pour cela que je peux en parler aujourd’hui sur Instagram ou ici sur le blog. Libérer la parole autour de ce sujet il y a quelques semaines n’était pas envisageable. Car je me doute que beaucoup de personnes passent par là, et je ne savais pas ce que j’allais répondre aux éventuelles questions. Et pour être à 100% honnête, jusqu’à aujourd’hui j’ai cherché un mot de substitution au mot « Burn-out » pour cet article. Et c’est le signe que je n’assume pas pleinement cet état. Je trouve ça dingue d’être tombée dedans. J’avais besoin d’activer mes propres solutions sans conseils, sans jugements. Finalement le Burn-out c’est comme les grossesses je suis sûr qu’il n’y en a pas un qui se ressemble. Ils ont juste en commun un épuisement mental et physique. Mais chacun doit trouver ses solutions pour transformer cet état en positif.

Pourquoi cet article ? Pour garder une trace. Comme la preuve que dans l’espace du blog j’ai assumé cet état. Pas sûr que j’en parle aussi ouvertement ailleurs. « Ça n’arrive pas qu’aux autres » cette phrase un peu bateau du même genre que la célèbre « je t’avais prévenu », elle est relou mais en même temps tellement vrai.

Prenez soin de vous

Gaëlle

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Commentaires

14 réponses

  1. coucou Gaëlle merci de te livrer a nous c’est libérateur surement . tu t’en ai rendu compte et c’est bien.
    C’est vrai qu’être parent plus avoir son agence plus insta ça doi être du boulot as tu pris une assistante.
    J’espére que ça va mieux bsx les passionsdejoelle

  2. En fait, de te lire ça me permet de me rendre compte que je ne suis pas seule… j’ai tout plaqué cet été pour me recentrer, je n’en ai pas parlé sur mes réseaux car ça ne regarde que moi. Mais mon corps m’a dit stop et de manière plutôt violente, ma santé en a pris un sacré coup et je me suis fait une énorme frayeur. Alors quand ça ne veut plus, ça ne veut plus.
    Les gens m’ont jugé d’avoir refusé des opportunités de travail en or, des contrats à la pelle malgré la situation actuelle où certains tueraient pour avoir du boulot. Ouais, mais en fait, ma vie est plus importante que 5000€ de plus sur mon compte en banque. Et ça dans mon entourage certains ne l’ont pas compris car en apparence « j’allais bien ». Gros tri aussi et un pied devant l’autre maintenant. Alors je ne peux que comprendre ce que tu as traversé et je te souhaite plein de courage ????

  3. Bonjour, mon burn out s’est déclaré il y a un an , je me retrouve dans tes impressions, ressentis et cette culpabilité. Par contre je t’avoue que je ne pouvais même plus tenir debout et ce pendant 3/4 mois … Je m’occupais tant bien que mal de mes 2 enfants , mais devais vite m’allonger , trop de vertiges , nausées , maux d’estomac, plus d’appétit du tout. Alors non je n’aurais pas su aller travailler, d’autant plus que mon travail y est pour beaucoup. Je subissais leurs injonctions,pas le choix , et mon perfectionnisme m’empêchait de me dire  » je m’en fous je fais ce que je peux » . Cela fait un an et j’entrevois à peine une petite possibilité de reprise de travail. Mais moi qui était un roc, capable de tout supporter, de tout entreprendre ….j’ai changé et maintenant j’ose me dire tant mieux. Bon courage à toi. Agnès

  4. Bonjour Gaëlle ! Bon courage ! C’est un sujet d’actualité et qui va encore y être….
    Mon mari est passé par là fin 2019, plus violemment… Hospitalisation nécessaire. Nous sommes à notre compte également dans la communication écrite et l’événementiel. Aujourd’hui il n’a jamais été aussi heureux. Nous avons des animaux, une mini-ferme ! Et ça a vraiment été 1 mal pour un bien. Ce n’est pas facile non plus pour l’entourage et je trouve qu’il manque de structures accompagnantes pour un mal qui touche de nombreuses personnes ! Prends soin de toi !

  5. Merci pour se blog qui me replonge dans mes propres sentiments mes propres expériences..il y aurait une choses que j’aurais nuancé ( si je peux me permettre c’est mon propre ressentie Mais peut être pas le tiens .) C’est quand tu parles du repos , je pense que lors d’un burn out il y en a besoin ( j’ai dormi Pendnat plusieurs jours et parfois cette phase et encore nécessaire ) afin de remettre ensuite tout en place dans sa tête .. et pouvoir reprendre les activités qui ne pèsent pas et en diminuant cette pression que l’on se met personnellement dans tous les domaines . Comme tu dis c’est un travail sur soit … mais aussi sur l’influence qu’à l’extérieur sur nous … car on vie une vie à 1000 à l’heure ….bon courage à toi et à ta famille .

    1. Oui je comprends. Je me suis reposée, mais il faut resté un peu actif. Même si c’est sur un hobbie, passion, lecture … Pas forcément continuer à travailler.
      J’ai dormi de manière intense pendant 2 mois !!

  6. Coucou Gaëlle,
    Superbe article. Je trouve ça très courageux de ta part d’en parler et de partager tout ça. Je suis sûr que ça peut servir à énormément de personnes d’en parler et de poser des mots sur tout ça. En tout cas je suis contente que ça aille mieux pour toi.
    Bonne soirée

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